Les critiques discutent d’expositions avec Heinz Berggruen, un marchand et sa collection – Picasso, Klee, Matisse, Giacometti au musée de l’Orangerie, une exposition organisée le Muséum Berggruen de Berlin qui démontre le rôle clé de ce collectionneur dans le marché de l’art du 20eme siècle et Jacques Prévert. Rêveur d’images au musée de Montmartre, une mise à l’honneur du poète dans toutes les largesses de sa création.
Né dans une famille juive à Berlin en 1914, Heinz Berggruen s’exile en Californie à l’orée de la Seconde Guerre mondiale. Après des études littéraires et journalistiques en France, il a ses premiers contacts avec le monde de l’art au San Francisco Museum of Modern Art. Peu habitué à la vie américaine, Berggruen préfère retourner sur le vieux continent au lendemain de la guerre, où il s’engouffre petit à petit dans le marché de l’art et se spécialise notamment dans les arts graphiques des artistes modernes. Passionné, il noue très rapidement des contacts avec la sphère culturelle parisienne et constitue une solide collection d’œuvres du XXème siècle autour de ses deux maîtres favoris : Picasso et Klee.
Le parcours de l’exposition, alliant ensembles monographiques et focus thématiques, souligne avant tout les goûts particuliers et personnels de Berggruen. On y découvre une centaine de chefs-d’œuvres, comme les ensembles très complets de Picasso et de Klee qu’il a rassemblé en couvrant de manière quasi systématique leur carrière, tout comme les remarquables papiers collés de Matisse ou les sculptures filiformes de Giacometti.
Les avis des critiques : à venir…
L’exposition est à voir jusqu’au 27 janvier 2025 au Musée de l’Orangerie à Paris. Son commissariat général est assuré par Claire Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie et Gabriel Montua, directeur du Museum Berggruen. Le commissariat est assuré par Guillaume Fabius, attaché de conservation au Musée de l’Orangerie et Veronika Rudorfer, adjointe de recherche au Museum Berggruen. Le catalogue de m’exposition est disponible en coédition Musées d’Orsay et de l’Orangerie et Flammarion.
“Jacques Prévert. Rêveur d’images”
Parolier et auteur de chansons, dramaturge, humaniste engagé, pleinement surréaliste, Jacques Prévert a également consacré une part importante de sa vie et de sa force créative aux arts visuels : collages, dessins et éditions de bibliophilie. Ces créations, plus intimes et confidentielles, souvent moins connues que ses écrits mais tout aussi révélatrices de son génie créatif, sont aujourd’hui mises en lumière.
A l’occasion de la célébration du centenaire du surréalisme et du soixante-dixième anniversaire de l’installation de Prévert en 1955 au 6 bis, Cité Véron – juste au-dessus du Moulin Rouge – le musée de Montmartre met à l’honneur celui qu’on connaît d’abord et surtout comme poète et scénariste, mais dont la création s’étend bien au-delà.
Les avis des critiques
- Sally Bonn : “L’exposition est très joyeuse, vive, vivante, douce aussi. C’est une biographie par les images et les œuvres de ce compteur merveilleux qu’est Prévert. Cela contribue à le sortir de l’enfance à laquelle on le ramène très souvent. On traverse les différents moments de l’œuvre et de la vie de Prévert, ses engagements surréalistes, les scénarios de cinéma, l’engagement dans le groupe de théâtre ouvrier Octobre. Il y a une diversité extrêmement riche des œuvres présentées, entre photos, documents, livres d’artistes, collages et dessins. J’ai été fascinée par les collages mais surtout par les scénarios illustrés, qui étaient dessinés sur de grandes feuilles étendues. La liberté très joyeuse de l’artiste m’a aussi frappée. Prévert mêle des périodes historiques, des modes de représentation. On est dans un entrelacement et un dialogue permanent entre le texte et les images. Et tout ça avec un humour corrosif : il se moque largement de la religion, de toute forme de pouvoir et d’institutions, avec une vitalité assez vertigineuse dans le rapport aux images.”
- Stéphane Corrérard : “C’est un rattrapage indispensable qui complète le panorama surréaliste de 2024. L’expo explore les relations de Prévert avec les arts visuels mais le réhabilite aussi lui-même en tant qu’artiste. Les collages permettent de mesurer ses apports à cet art majeur du surréalisme. On découvre, peut-être un peu trop en filigrane, que Prévert serait le chef de file d’un itinéraire bis du surréalisme, qui n’aurait pas eu peur de se coller à la culture populaire. Au premier étage, on voit Prévert dans son milieu, avec ses amitiés artistiques, le phalanstère de la rue du Château où il vivait avec Yves Tanguy, Marcel Duhamel, Georges Sadoul, Aragon. On retrouve cette période stupéfiante de liberté, avec une atmosphère complètement folle, libre, libertaire. Il y a des dédicaces pleines de fantaisie et d’humour, autour de Picasso, de Calder…”
L’exposition est à voir jusqu’au 16 février 2025 au Musée de Montmartre à Paris. Son commissariat est assuré par Alice S. Legé, responsable de la conservation du musée de Montmartre et Eugénie Bachelot Prévert, petite fille et unique ayant droit de Jacques Prévert. Le catalogue d’exposition est disponible en coédition musée de Montmartre et In Fine.
