Prix Goncourt des lycéens en 2013, “Le Quatrième mur” de Sorj Chalandon est adapté au cinéma et réalisé par David Oelhoffen. Cette histoire interroge la tragédie de la guerre civile, celle qui a ravagé le Liban en 1982. Un récit ancré dans le réel. C’est aussi une réflexion sur le pouvoir de l’art.
Le synopsis présente la trame du film : “Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami, Georges se rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux.”
Sorj Chalandon, journaliste et écrivain, auteur du roman “Le Quatrième mur” (Grasset) :
“Je voulais retourner à Beyrouth. Nous étions trois journalistes à entrer dans les camps de Sabra et Chatila, les camps palestiniens massacrés par les chrétiens libanais en 1982. Les enfants assassinés, je ne m’en suis jamais remis. Pour le roman, j’ai décidé de retourner là-bas. Je ne voulais pas être journaliste, il y en a déjà beaucoup dans les romans. Je me suis dit que l’art, c’était un bon moyen d’y retourner.”
Laurent Laffite, acteur :
“Ce qui est dur à comprendre, c’est ce pays. Ce n’est pas un film qui est censé donner des réponses. C’est un film français, avec un personnage français, qui n’est pas le sien qui débarque dans un pays qui n’est pas le sien, au milieu d’un conflit dont il ne comprend rien.
Les quelques films qui sont censés se passer à Beyrouth sont souvent tournés au Maroc. Le réalisateur voulait vraiment y aller parce que la ville devient un personnage à part entière. Et malheureusement pour Beyrouth, les stigmates de cette guerre-là sont très visibles. Il suffit de mettre une voiture d’époque devant un mur criblé de balles et tout de suite, on est à nouveau en 1982.
Et on a tourné sur les lieux, des lieux d’affrontement, sur “la ligne verte”, dans les camps palestiniens, on a tourné. On a reconstitué le lendemain des massacres de Sabra et Chatila dans un camp palestinien. On a dû le faire en deux parties parce que c’était les célébrations des 40 ans du massacre. On était au cœur d’une espèce de commémoration de l’histoire, comme presque une répétition de l’histoire sur les lieux où tout s’est passé.”
Simon Abkarian, acteur :
“Cette guerre, les Libanais eux-mêmes ne la comprenaient, et ils ne la comprennent pas. Ce que je ressens, c’est de la joie et de la tristesse. C’est de voir ce beau pays livré à la guerre qui est devenu un paradis perdu. Il y a quelque chose d’inaltérable chez les Libanais, c’est le désir de continuer à vivre dans la joie et dans la paix. Mais cela commence à être érodé au Liban.”
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