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Allan Bertu, Generalsekretär der CGT in Calvados

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Une accélération des plans sociaux, c’est ce que redoute aujourd’hui les syndicats alors que l’équipementier automobile Valéo a annoncé jeudi la suppression de près de 900 emplois en et la fermeture de son usine dans la Sarthe.
Valéo avait déjà annoncé céder son usine de Mondeville mais pour l”instant, les candidats ne sont pas légion.

FBN : Où en est-on aujourd’hui du projet de reprise ?

Allan Bertu : Pour l’instant, on est dans le flou total, donc on n’a pas de perspective à court et moyen terme sur l’usine de Valais-aux-Mondeville. Mais en tous les cas, on est particulièrement vigilant parce que, vous l’avez dit, la saignée industrielle dans le pays continue et s’accentue. Et donc, évidemment, grande vigilance vis-à-vis des sites industriels dans le département.

FBN : Valéo va mal, son voisin aussi : Bosch à Mondeville va fermer son site en 2026. Peut-on parler d’une fatalité économique ?

A.B : Une fatalité, non, mais en tous les cas, des choix politiques et économiques assumés par le gouvernement et le patronat qui, finalement, délaissent notre industrie et laissent les donneurs d’ordre délocalisés, notamment chez les sous-traitants. Vous avez cité Bosch, on peut citer également Intéva à Esson, près de Thury-Harcourt, avec la moitié des effectifs qui vont être supprimés.

Ce sont vraiment des choix politiques et à un moment donné, la CGT dit qu’il faut se mettre autour de la table pour rediscuter industrie dans notre département et dans notre pays.

FBN : Vous proposez et le préfet du Calvados a accepté des Assises de l’Industrie. À quoi ça va servir de mettre tout le monde autour de la table et surtout qu’est-ce que ça pourrait changer aujourd’hui ?

A.B : L’idée est de mettre les salariés autour de la table. Enfin ! Car aujourd’hui, dans de nombreux cas, ils apprennent leur licenciement soit par SMS, soit par voie de presse. Donc c’est évidemment scandaleux. L’idée que la Confédération Générale met en débat, c’est la nécessité d’assises de l’industrie pour qu’on décide collectivement de regarder l’évolution des emplois dans le secteur industriel et l’avenir des sites industriels dans notre territoire.

FBN : Quelles perspectives avez-vous pour les sites industriels de Normandie ? Pourront-il passer la tempête ?

A.B : Il faut un grand plan d’investissement, c’est ce qu’on va aussi demander dans les Assises de l’Industrie. On va demander également à regarder la conditionnalité des aides publiques, parce qu’aujourd’hui vous avez énormément d’aides à la fois des collectivités, mais aussi de l’État auprès d’entreprises qui font des bénéfices et qui continuent quand même à délocaliser. Donc évidemment, il y a nécessité à ce que les salariés puissent avoir un contrôle et un regard sur les aides qui sont distribuées au capital.

Deuxième chose aussi, il y a aussi l’aspect PME-TPE. Là, on a un cycle également où la CGT travaille beaucoup sur les TPE. Il y a 1500 emplois dans les TPE qui sont supprimés par semaine en France.

FBN : Qu’est ce qui fait plonger les petites entreprises ?

A.B : Les coûts de l’énergie notamment. C’est pour ça qu’on réclame aussi le retour aux tarifs réglementés du gaz et de l’électricité. Les prix de marché vont s’envoler avec à la fois les crises internationales, avec le retour de Trump aux Etats-Unis. On voit bien la dangerosité de laisser tout au marché donc on a aussi la volonté de remettre sur la table un grand service public de l’énergie.

La CGT, comme les autres organisations syndicales, c’est un peu parfois le phare dans la tempête et donc on a évidemment beaucoup de salariés qui reviennent auprès de nous. Ces dernières semaines on a une explosion des permanences de salariés qui souhaitent s’organiser ou qui souhaitent tout simplement connaître leurs droits dans une période très difficile.

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