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Krise im Automobilsektor: Subunternehmer an vorderster Front?

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Les annonces de fermetures d’usines liées à l’automobile se multiplient en Europe, touchant un réseau de milliers de sous-traitants. Ce double choc est lié à la décarbonation et à la concurrence de la Chine, qui a pris de l’avance sur le marché électrique. Les constructeurs européens, notamment allemands, ont tardé à effectuer cette transition malgré des marges élevées. La crise est accentuée par les tensions commerciales internationales et la stagnation des marchés européens et chinois. Face à la concurrence chinoise, les constructeurs européens peinent à rattraper les parts de marché perdues.

Elvire Fabry, économiste, explique que les constructeurs “subissent un double choc lié à la décarbonation (…) et au même moment, ils sont confrontés à une difficulté liée à la concurrence de la Chine”. Surtout que certains constructeurs européens ont longtemps dépendu de la vente de moteurs thermiques en Chine, alors que le marché chinois s’est fortement orienté vers l’électrique et a miné les sources de marges des constructeurs européens.

Les constructeurs automobiles allemands ont tardé à passer à l’électrique

Mais cette tendance est connue depuis longtemps “mais les constructeurs allemands ont beaucoup retardé cette transition et ont fait beaucoup de lobbying pour gagner du temps” signale Marie Krpata, chercheuse à l’Ifri, alors que  “les constructeurs chinois et Tesla ont pris de l’avance et sont beaucoup plus agiles et souples et savent s’adapter aux attentes des consommateurs beaucoup plus vite que les constructeurs allemands qui sont très rigides”.

Selon l’économiste, Tommaso Pardi, “il y a une dramatisation des constructeurs européens alors que les marges n’ont jamais été aussi élevées, et les profits depuis trois ans atteignent des scores très élevés. On a des niveaux de marché stables par rapport en 2023. Certes, c’est 20% plus bas qu’en 2019, mais il n’y a pas de crise conjoncturelle qui justifierait des annonces de fermetures de telle ampleur.” Selon lui, la période de marges exceptionnelles liées à l’après-Covid se termine, “on vit un atterrissage”. “Et je comprends les interrogations des syndicats et des pouvoirs publics”. Pour lui, la crise est réelle, mais c’est un choix politique : “est-ce qu’on va rattraper les 20 % du marché qui ont échappé aux constructeurs européens ou est-ce qu’on abandonne ?”

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Aux États-Unis, Donald Trump est en passe de fermer le marché américain

Elvire Fabry pointe les tensions grandissantes dans le commerce international avec les annonces récentes de Donald Trump : “En annonçant des droits de douane sur le Mexique et le Canada nous intéresse. Car il est en train de fermer la porte arrière du marché américain pour avoir plus de leviers quand il imposera des droits de douane sur les produits européens” car les constructeurs européens sont très présents au Mexique pour bénéficier de faibles coûts de main d’œuvre et de profiter de la proximité au marché européen.

Marie Krpata rappelle la stagnation des marchés européens, et surtout du marché chinois qui stimulait toute la croissance du secteur : “jusqu’en 2019, il y a eu des aides à l’achat, mais l’Allemagne est revenue sur ces choix et le consommateur n’est plus aidé. Et on a vu, lors des élections européennes, que beaucoup de politiques instrumentalisaient l’interdiction de la vente des véhicules thermiques en 2035. Donc il y a beaucoup de remise en question sur le Green Deal liée aux questions sur la compétitivité.”

Si la concurrence chinoise est si forte, c’est que “les filières chinoises de l’électrique sont très intégrées et beaucoup plus efficientes. Et désormais les constructeurs chinois ont 90 % de part de marché de leur marché domestique, ce qui ampute un marché de débouchés qui est essentiel aux constructeurs européens”.

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