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Die Loiseau-Affäre, der dunkle Fall der Polizei

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Dans les années 80, Dominique Loiseau est inspecteur à la Brigade antigang. Comment, à cette époque, ce policier intègre a-t-il pu être accusé par certains membres de sa hiérarchie, puis condamné par un tribunal, pour des agissements dont il ne s’était jamais rendu coupable ? Il a passé sept ans et demi en détention avant d’être gracié par François Mitterrand, mais jamais son innocence n’a été reconnue.
L’émission documentaire d’Elsa Brunet raconte dans quel contexte le nom de Loiseau s’est trouvé associé à ceux de fonctionnaires ripoux qui sévissaient à cette époque dans le Saint des saints de la Police. Alors même que ces flics délinquants le disculpaient sans ambiguïté, comment Dominique Loiseau a-t-il pu être victime d’une telle injustice ? C’est ce que l’on comprendra mieux à travers son témoignage, ceux de son ancien collègue Patrice Lastère, de la journaliste Patricia Tourancheau, du journaliste Michel Naudy, auteur avec Dominique Loiseau d’un livre contre-enquête sur l’affaire, et celui d’Olivier Marchal, dont le film 36 quai des Orfèvres est inspiré de son histoire.
Un documentaire que prolonge Alexandre Héraud par une discussion réunissant Elsa Brunet et deux anciens policiers : le scénariste Simon Michaël et celui qui fut l’une des grandes voix du journalisme de Radio , Éric Yung.

L’écriture, un exorcisme

Dominique Loiseau raconte : “À ma sortie de prison, j’avais tout perdu : ma compagne, qui avait refait sa vie, et mon métier de flic de l’antigang, qui me passionnait. Sur le coup, on a du mal à refaire surface : ensuite, on se raisonne et on se dit qu’il faut rebondir ou disparaître. Donc j’ai rebondi et puis j’ai mené cette contre-enquête avec Michel Naudy. L’écriture de ce livre a été pour moi un exorcisme, elle m’a permis de guérir plus facilement, de comprendre et de rebondir, de repartir dans une autre direction.”

Une procédure anormale

Patrice Lastère dénonce une enquête curieusement menée à l’époque : “Les deux enquêteurs de l’IGS qui se sont emparés du dossier de Dominique Loiseau l’ont fait à charge, contre lui, et avec des modes opératoires qui ne sont pas du tout dans la normalité des choses. C’est à dire que par exemple, quand on ne montre qu’une seule photo à des témoins d’un braquage, ce n’est pas du tout la manière dont on fait une enquête.”

Un personnage inspiré de Loiseau

Olivier Marchal décide de réaliser le film 36 quai des Orfèvres pour rendre hommage à Dominique Loiseau : “Dominique est innocent, il me l’a dit et je sais qu’il a été innocenté par les autres flics. Ce qui m’a choqué, c’est la façon dont cette affaire a été muselée à l’époque. Pour le film, j’ai inventé un personnage et son histoire. Ce personnage est proche de Dominique Loiseau dans la mesure où Dominique c’était un très bon flic, intègre, d’une douceur incroyable et d’une grande humanité.”

  • Par Elsa Brunet et Alexandre Héraud
  • Réalisation François Teste
  • Avec Patricia Tourancheau (journaliste au quotidien Libération), Michel Naudy (journaliste et auteur de “L’affaire Loiseau, le dossier noir de la police des polices”), Dominique Loiseau (ancien inspecteur de la BRI), Patrice Lastère (inspecteur à la BRI au moment des faits), Olivier Marchal (ancien inspecteur à la Brigade Criminelle, réalisateur de “36 quai des Orfèvres” en cours de tournage lors de la 1ère diffusion de l’émission), Éric Yung (ancien inspecteur de police, journaliste, auteur de “La tentation de l’ombre”) et Simon Michaël (ancien inspecteur de police, scénariste du film ” Ripoux contre ripoux ” et “Ripoux 3”)
  • Le vif du sujet – L’affaire Loiseau (1ère diffusion : 09/03/2004)
  • Edition web : Valérie Ernould, Documentation de Radio France

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