Le film se déroule dans son Jura natal, où elle habite toujours, qu’elle filme magnifiquement et authentiquement dans Vingt Dieux, son premier long-métrage qui a remporté le “Prix Jeunesse” à Cannes, le Grand Prix du Festival d’Angoulême, le prestigieux Prix du film « Jean Vigo ». C’est un film d’initiation, une histoire d’amour et de fromage au pays du Jura, où le comté est un personnage central. Ce film est une pépite d’une justesse incroyable. C’est un film généreux, qui fait du bien, qui rend heureux, selon Léa Salamé. La réalisatrice avait en tout cas l’envie de faire un film populaire, lumineux.
Elle s’est toujours sentie très libre, comme elle l’explique : “Quand on n’a pas les codes, quand on n’a pas les règles, on ne se sent pas obligé de les respecter. J’ai, en plus, vraiment eu la chance de faire une super école qui s’appelle la CinéFabrique à Lyon. Puis je suis revenue vivre dans le Jura, donc j’étais tellement loin de tous ces codes-là, de toutes les attentes. J’ai l’impression que j’ai fait le film le moins attendu possible, le plus décalé.”
Le concours du meilleur comté de la région
C’est l’histoire de Totone, 18 ans, qui perd son père agriculteur dans un accident. Il n’y a pas de mère et il se retrouve sans argent à devoir s’occuper de sa petite sœur de sept ans. Il a alors une idée, gagner le concours du meilleur comté de la région pour pouvoir empocher les 30 000 euros. C’est un récit initiatique, l’histoire d’un gamin perdu, en deuil mais qui ne peut pas vraiment l’exprimer, et qui va grandir tout au long du film grâce à cet objectif fou qu’il se fixe avec sa petite sœur de sept ans et ses potes du Jura.
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Un film en mouvement
Dans ce film, on danse dans les bals de village, on fait des courses de stock-car. On conduit des poids lourds sans permis et surtout on sillonne les routes de campagne en moto pétaradante. C’est important le mouvement, la danse, la vitesse, la mobylette qui roule très vite. Ce mouvement permet de s’échapper et donne de la liberté.
Louise Courvoisier : “C’est comme ça que moi je vois cette ruralité que je connais bien, c’est qu’on a tout le temps besoin de se déplacer, c’est vaste, c’est grand. Et c’est une manière aussi de raconter ces paysages et de les faire exister. Et j’avais envie dans ce film d’un élan. Je n’avais pas envie d’un film trop contemplatif et qui prenne trop son temps. J’avais envie d’un film qui nous embarque et qui va vite.”
C’est aussi un film où on voit et on sent le fromage : “On avait envie d’une sensualité dans la manière de filmer cette matière, ces gestes, tout ce savoir-faire en fait, et on sentait qu’il y avait un potentiel. On a travaillé la lumière, la matière, et on a fait vraiment du fromage. C’est aussi pour ça qu’on arrive à le sentir un peu, parce que les odeurs, c’est très important pour moi dans ma manière d’écrire le film, je trouve que c’est toujours ça qui manque, on a envie de pouvoir sentir les odeurs, et c’est tellement présent dans tous ces lieux que je filme, que je voulais trouver des manières de le faire.”
L’acteur principal, Clément Faveau
Clément Faveau, l’acteur principal de ce film, est absolument incroyable. Pour Léa Salamé, il peut faire penser à Benoit Magimel jeune. Maintenant, il est agriculteur et travaille dans une exploitation de volailles. La réalisatrice l’a rencontré devant un lycée agricole. Il fumait une clope avec ses potes. Louise Courvoisier dit qu’il avait une “petite attitude”. Et est allée lui proposer de participer au casting. Il lui a répondu « Non merci, ça ne m’intéresse pas du tout », puis il est quand même venu au casting pour de la figuration et elle lui a proposé le rôle principal.
Il a vu le film au festival de Cannes et a dit que c’était très émouvant parce ça parle d’eux, des gens qu’il connaît. Louise Courvoisier : “Il se sentait vraiment représenté et il avait l’impression que le film lui ressemblait et c’était le cas pour les autres comédiens aussi.” Il a refusé d’être dans la liste des acteurs présélectionnés pour les espoirs aux César. Il a dit qu’il ne voulait pas.
-> Pour en savoir plus, écoutez cet entretien…
L’invité de 6h20 Hören Sie später zu
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