Benjamin Stock confirme que la ténacité finit toujours par payer. Après vingt ans à écrire dans l’ombre, il voit son sixième roman Marc publié et en même temps récompensé du Prix de Flore 2024. Une consécration encore difficile à réaliser, après avoir affronté de nombreux refus de maisons d’édition par le passé “J’ai écrit cinq romans qui n’ont pas été publiés, et jusqu’à août dernier, j’étais encore cette personne qui écrivait seule dans sa chambre “. Sa détermination sans faille pour percer dans la littérature l’a amené à prendre un travail en parallèle, lequel lui a inspiré David Baumer, le personnage principal de son roman.
Un héros dans l’ère de la post-vérité
Fondateur d’une start-up parisienne, David Baumer traverse une crise existentielle. Sa compagne le néglige tandis que son entourage s’absorbe dans les idéologies du moment : relativisme, développement personnel, management agile… Une de ses employées, Sheyenne, lui fait découvrir une communauté secrète de passionnés des œuvres de Marc Levy, l’auteur aux 50 millions d’exemplaires vendus dans le monde, qui ont percé le sens caché de ses romans. Pour séduire Sheyenne, David décide de s’exercer à déchiffrer ce sens.. Une idée qui a germé dans l’esprit du romancier, en pleine pandémie de Covid-19, alors que les théories complotistes fleurissaient sur les réseaux sociaux “J’étais beaucoup sur Twitter et je me suis fasciné pour le phénomène QAnon “. Ce mouvement, né de messages énigmatiques et souvent dénués de sens postés sur des forums, a rapidement engendré des surinterprétations et une conspiration tentaculaire. Cette dynamique, où tout peut être interprété et déformé, a inspiré l’auteur ” À partir de là, je voulais explorer ce besoin humain de créer des mythologies et des narrations autour du vide “. Une réflexion qui alimente la satire mordante de son roman et souligne notre propension à chercher du sens, même là où il n’y en a pas.
