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Welches Gewissen haben Verbraucher angesichts des Drogenhandels?

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Contre la drogue, des déclarations toujours plus cash. “Fumer un joint ou sniffer de la coke, c’est deux balles dans la tête d’un enfant de cinq ans, c’est ce jeune lardé à Marseille de cinquante de coups de couteau puis brûlé vif”, avait déclaré le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans la lignée de son prédécesseur et de son devenu célèbre “la drogue, c’est de la merde”, signé Gérald Darmanin. La pénalisation des consommateurs de drogue semble faire consensus ces derniers mois au sein des gouvernements successifs, et à mesure que les drames se succèdent, à Grenoble, Marseille, ou plus dernièrement Aix-en-Provence, ou ce mardi un jeune homme de 20 ans a trouvé la mort dans un règlement de comptes.

Les clients de dealer dans le viseur de l’État. Qu’en pensent-ils ? Au sommet d’un immeuble parisien, Tanguy* a invité Jean-Baptiste*, deux trentenaires qui consomment du cannabis régulièrement, comme 5 millions de Français en moyenne. “Aujourd’hui, c’est juste taper sur les consommateurs et nous diaboliser”, rejette Jean-Baptiste. “Si notre consommation n’existait pas, il n’y aurait pas ce trafic ou ces violences”, reconnaît Tanguy. “Mais on ne va pas faire disparaître le joint !”, explique-t-il.

Les deux consommateurs ont fait évoluer leur consommation ces dernières années et se fournissent auprès de producteurs qu’ils disent connaître. “Aujourd’hui, je suis très heureux de ne plus alimenter le trafic, même si je l’ai largement alimenté avant”, concède Tanguy.

Des consommateurs qu’il faut responsabiliser avant tout, appellent les professionnels. À Villejuif, à l’hopital Paul Brousse, dans une unité spéciale colorée et accueillante, le personnel prend en charge les consommateurs qui le souhaitent ou qui le nécessitent particulièrement.

Les propos dans l’espace public pour condamner les consommateurs peuvent renforcer leur isolement, d’après le professeur Amine Benyamina, chef de ce service de psychiatrie et d’addictologie. “Il ne faut pas infantiliser ni culpabiliser les consommateurs, il faut accompagner le mouvement pour pouvoir le maîtriser, et dans un pays comme la , ce n’est pas le cas actuellement”, déclare le professionnel de santé. Ouvrir le débat la dépénalisation voire la légalisation : un débat devenu paradoxalement impossible à mesure que les faits divers liés au trafic continuent de se succéder.

*Les prénoms ont été modifié avec l’accord des intéressés

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