On ne peut prouver que certains artistes, certaines œuvres sont plus grandes que d’autres. Cependant, on peut soutenir ce que l’on ressent, sa propre subjectivité, la beauté d’une œuvre. Comment apprendre à voir une œuvre ? À en apprécier son histoire, ses détails, sa transcendance ?
Comprendre la peinture au-delà de l’image
Hector Obalk, critique d’art et historien, explore l’idée que chaque tableau renferme des détails qui vont bien au-delà d’une simple image. Il affirme que : “un tableau, ce n’est jamais une image. C’est plein d’images qui sont les unes dans les autres.” Sur scène, il utilise des projections à grande échelle pour immerger les spectateurs dans l’œuvre et souligne les subtilités de composition et les éléments qui rendent chaque peinture unique. “Je fais des zooms avant, mais aussi des zooms arrière pour que les gens se rendent compte de la dimension des choses, de la composition générale,” explique-t-il en insistant sur l’importance de faire vivre aux spectateurs une expérience complète.
Former un jugement esthétique
Hector Obalk se distingue par sa volonté d’inciter les spectateurs à développer un avis personnel sur l’art. Selon lui, “les gens ont une sorte de pudeur qui fait qu’ils n’osent même pas avoir un avis. Ils se disent simplement : je suis obligé d’admirer.” Il encourage un regard critique, même envers les grands maîtres, et assume de qualifier certaines œuvres de “ratées”. “C’est un progrès de savoir voir la mauvaise qualité des choses,” affirme-t-il, ajoutant que sa méthode cherche à confronter les spectateurs à ses propres jugements pour les aider à former leur propre appréciation.
L’expérience sur scène : un voyage au cœur des œuvres
Dans son spectacle, Hector Obalk mêle analyse rigoureuse et comparaison accessible, comme lorsqu’il décrit l’Annonciation de Léonard de Vinci : “L’ange envoie un message qui suit le parapet, comme une boule de bowling.” Cette approche, à la fois sérieuse et ludique, vise à rendre l’art plus proche des spectateurs. Il souligne également l’importance des conditions de visionnage, critiquant les musées où “les tableaux sont mal éclairés ou trop hauts pour être bien observés.” Sur scène, il aspire à ce que les spectateurs ressortent en ayant mieux vu : “Bref, des choses qui leur étaient rébarbatives deviennent, j’espère, riantes.“