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Die lustige Stimmung von Julien Santini vom Dienstag, 3. Dezember 2024

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Bonjour,

En ce moment, je passe beaucoup de temps dans des trains, parce qu’avec la qualité de mes chroniques, je rencontre des auditeurs et des auditrices lors de la tournée de mon spectacle.
C’est l’occasion de vivre des petits moments où je me dis : « Il faut absolument que je raconte ça ! » À la manière d’un stand-upper, je me suis dit : « Je dois en faire un sketch » parce que, nous autres artistes, on a cette capacité à transformer ce qui nous arrive. Nous SOMMES EXTRAORDINAIRES.
Enfin, extraordinairement casse-couilles, en réalité…
Je tente.

Dernier trajet de train, donc. On est à cinq minutes d’arriver à destination, et c’est généralement à ce moment-là que je choisis de me lever du fond du wagon, histoire de prendre un peu d’avance… enfin, celle que je n’avais pas au départ.
Je me mets donc à marcher dans le couloir, en essayant de ne pas me prendre les jambes de ces géants de 2m50 qui ne devraient même pas exister.
O zitelli, c’est un couloir ou un parcours du combattant ? Putana goba !
Bref, je me lève pour prendre un peu d’avance, et je me retrouve très vite derrière des gens qui, eux, ont eu la même idée, mais un peu plus tôt.
Je me retrouve donc debout, à côté d’une personne tranquillement assise. Et là, la sérénité de cette personne me renvoie à ma propre tension, comme si elle vivait dans un autre univers, où elle est calme et présente, pendant que moi, je stresse pour rien.
C’est souvent à ces moments-là que je me pose cette question existentielle : « Est-ce que le fait qu’elle soit devant moi dans le wagon lui donne la priorité pour se lever en premier, ou est-ce que ma stratégie d’anticipation fait de moi quelqu’un de plus méritant, et donc légitime pour passer devant ? »
Parce que, franchement, la répartition des places dans le train 6643, je m’en fous royalement.

Coup de théâtre dans le train, et là, deux fois le mot coup. Ouch, tu t’es fait mal ?
J’ai écrit ça très tard hier soir, et parfois, sur le moment, on trouve que c’est bien, mais le lendemain à 11h30, on devient un peu plus objectif.

Bref, dans ce train 6643, une personne me reconnaît et me dit : « Excusez-moi, vous êtes Julien Santini, l’El bandito loco ? » Je réponds par l’affirmative, et là, une annonce retentit : « Pour des raisons de sécurité, le train est arrêté en pleine voie. Veuillez ne pas chercher à ouvrir les portes. »
Sauf que là, dans ce train loco, un homme décide de tenter d’ouvrir les portes.
Panique à bord de la voiture 6, excellent titre pour une pièce de théâtre au passage. Les gens hurlent de panique, et moi je deviens furax : « Mais enfin, monsieur, pourquoi vous faites ça ? Vous n’entendez pas les consignes ? »

Bon, d’accord, c’est faux. Cette scène n’a pas eu lieu. Par ce subtil stratagème, je voulais juste ajouter du rythme, et une touche absurde à ce billet d’humeur. Vous avez probablement eu une réaction de non-réaction…
Je vais tirer les conclusions qui s’imposent à la fin de l’émission.

Retour à la réalité : une personne me dit : « J’aime bien ce que vous faites, moi aussi j’aimerais beaucoup monter sur scène, c’est mon rêve. »
Alors là, stop.
Je n’en peux plus de ces gens qui disent : « Je rêve de monter sur scène. »
Je n’en peux plus non plus des artistes qui disent : « Je rêvais de monter sur scène », en font un spectacle, et à la fin, ils ajoutent : « C’était mon rêve de monter sur scène, et VOUS m’avez permis de le réaliser. »
Quelle impudeur !
Il y a vraiment un côté « avant, j’étais rien, j’avais un métier normal, j’étais malheureux, et puis je suis monté sur scène et enfin j’existe aux yeux de l’univers. »
Non, ferme ta gueule, Jean-Philippe, tu existes auprès de ta famille, et encore, même eux ne sont pas tous fans de toi. T’as un compte Instagram qui marche plutôt bien, du coup tu remplis ta salle tous les vendredis, mais ça ne fait pas de toi un artiste.
Depuis que je décris Jean-Philippe, je me sens bizarrement très proche de lui, et ça me fait peur.

La suite à écouter et à découvrir en vidéo…

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