D’après un sondage dont je ne saurais vous garantir le sérieux, mais enfin, c’est pour causer, ou ne pas causer plutôt. Donc, une récente étude menée par Preply, plateforme d’apprentissage des langues, révèle les sujets que les Français souhaitent à tout prix éviter lors des repas de fin d’année. Alors, il y a :
Les histoires de famille, qui embarrassent 41 % des Français. Ces tensions familiales, entre non-dits et conflits passés, restent sensibles autour de la table. Tu sais, la dame qui vivait avec papa, c’était celle qui était avec tonton ? Eh bien non, ça, évidemment, il faut s’abstenir. Ensuite, ce que le sondage appelle pudiquement les sujets de guerre, considérés comme trop délicats, sont également à éviter par 37 % des convives. Mais en réalité, les sujets de guerre, ce n’est pas, j’imagine, le conflit au Nagorno-Karabakh, ou bien encore la rébellion des Tigres tamouls. Sauf erreur de ma part, le conflit à éviter du point de vue géopolitique, c’est le conflit israélo-palestinien, et ça, bien entendu, mieux vaut ne pas en parler. Je continue parmi les tabous. Alors apparemment,
La religion, taboue pour 34 %, fait partie des thèmes à aborder avec prudence, tandis que l’éducation des enfants, avec 21 % – enfin, j’imagine que ce sont les critiques sur l’éducation des enfants qui sont à éviter –, tandis que la vie amoureuse est apparemment le sujet le moins pénible. 9 % des Français seulement suggèrent de l’éviter, probablement parce qu’elle est boiteuse pour tout le monde.
Mais alors, la surprise, c’est que le premier sujet que les Français préfèrent ne pas aborder, c’est la politique, pour 55 % d’entre eux. Mais pourquoi 55 % ? Pas parce qu’ils ont peur de se disputer, à mon avis, ce n’est pas du tout un problème pour eux. On ne se dispute pas sur du vide. Regardez, il n’y a toujours pas de gouvernement. Non, la question, c’est que ça plombe tout le monde. La politique, maintenant, c’est pire que la tragédie : c’est le vide. Il n’y a plus rien à raconter, plus rien à dire, uniquement des choses à déplorer. La politique, c’est la dépression nationale. Alors, autant dire qu’on n’a pas besoin de ça, avec la bûche, pour s’assommer.