Même sans gouvernement, l’État français poursuit ses consultations publiques sur son Plan d’adaptation au réchauffement climatique. Judicieux diront la plupart des scientifiques du climat, alors que Météo France a confirmé, mardi 10 décembre, qu’en 2100, la France devra être prête à vivre avec des températures moyennes de 4 degrés supplémentaires.
Quelque 4 degrés supplémentaires en 2100, par rapport à l’ère préindustrielle, cela signifie que les températures moyennes à Paris seront équivalentes à celle de Montpellier aujourd’hui et que le sud de la France aura un climat similaire à celui de l’Andalousie. Selon cette trajectoire de référence, on peut même estimer que le climat de Lyon sera le même que celui de Rome aujourd’hui, et celui de Lille, le même qu’à Bilbao aujourd’hui. Autre conséquence du dérèglement climatique, les quantités de pluies tombant dans l’année évolueront aussi. La plupart des simulations montrent une légère augmentation des précipitations en moyenne dans le nord-est de la France en 2100, et une baisse des pluies sur l’extrême sud-ouest du pays.
Ce scénario n’a rien d’un scénario catastrophe, puisqu’il est attendu, quels que soient les efforts en matière de réduction des gazs à effet de serre. Les politiques actuelles nous emmènent par ailleurs vers un réchauffement climatique mondial de 3,1°C à la fin du siècle.
**>>Réchauffement climatique : ces lieux emblématiques de la France qui pourraient être affectés en 2100
**La nécessité d’adapter la France
Du fait de sa position continentale et de sa latitude, la France se réchauffe d’ailleurs plus vite que la moyenne mondiale, car le réchauffement planétaire moyen, à 3 degrés, tient compte de la masse des océans qui se réchauffent, eux, moins vite. Dans le détail ce réchauffement de l’hexagone sera encore plus marqué dans le sud-est de la France et dans les zones de montagnes. Il le sera toutefois moins dans le nord-ouest de la France, du nord de la Bretagne jusqu’aux Hauts de France. D’où la nécessité d’adapter les bâtiments, l’agriculture, ou les politiques de gestion de l’eau.
Une stratégie justement au cœur du Plan national d’adaptation au changement climatique. Ce troisième plan, publié fin octobre 2024, recommande 51 mesures pour adapter, d’ici 2030, les territoires et les populations les plus à risque face à cette montée des températures. Risque d’incendies, de canicules, de sécheresse, d’inondations et même de recul du traité de côte : le plan anticipe les grandes problématiques posées par le réchauffement climatique. Les citoyens sont par ailleurs invités à donner leur avis en ligne jusqu’au 27 décembre 2024, sur une partie de ces mesures, notamment pour ce qui concerne l’adaptation des logements, de l’agriculture, et la gestion de l’eau.