Violette ne quitte jamais ses lunettes. Même la nuit. De grandes lunettes pour y voir plus clair dans cette vie qui s’est assombrie en novembre 2015. La petite fille à la chevelure rousse, âgée de 8 ans, a perdu ses parents, tués dans les attentats du Bataclan.
Geneviève, une assistante sociale, est chargée de la conduire chez Régis, l’oncle chez qui désormais Violette va vivre. Et Régis, l’homme “qui pue” et qui ressemble à un ogre, habite dans une maison située… dans les jardins du château de Versailles. Voilà pour le décor de cette série animée intitulée “La vie de château”.
En 2019, Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi créait un court-métrage narrant l’histoire de Violette. Le succès est tel que France Télévisions leur proposa de décliner le film en une série de 6 épisodes. Un pari. Un pari réussi !
Versailles, le lien…
Entre Violette et Régis, ancien danseur reconverti en agent d’entretien, les premiers jours sont difficiles. Comment ces deux êtres peuvent-ils s’apprivoiser ? Et si le château de Versailles et ses jardins devenaient leur lien ? Au fil des jours, la petite fille trouve sa place dans ce lieu immense, parfois peuplé de fantômes. Désormais, ils forment une « famille à deux » comme dit Régis.
Mais cette série animée intitulée « La vie de château » n’est pas un conte de fée. Elle est ancrée dans la réalité, celle de Violette. Si la situation s’améliore avec Régis, le chagrin, la douleur de l’absence, la difficulté à dire aux copains de l’école « j’ai perdu mes parents », tout ça perdure.
À chaque épisode, Violette tente de résoudre une problématique : trouver sa place dans une nouvelle maison, comprendre la souffrance des adultes aussi tristes qu’elle, d’avoir perdu des êtres aimés. Sans parler des interrogations inhérentes à son âge : l’amitié et l’amour qu’elle expérimente notamment avec son copain Malcolm.
À écouter : Le parterre des Petits Chevaux au Grand Trianon à Versailles
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Une vive émotion
Il est facile d’énoncer des qualités formelles de “La vie de château” : l’écriture, la beauté du dessin, le travail précis du son, les voix – notamment celles de Frédéric Pierrot et Anne Alvaro – ou encore le décor du château qui donne une dimension onirique au récit.
Et puis, il y a tout ce qu’il est difficile de verbaliser. Parce que l’émotion qui nous étreints tout au long de ces 6 épisodes relève de l’inexplicable.
Un truc qui touche au cœur. Une forme de mélancolie mêlée à une immense poésie, et quelques notes de musique, la partition si délicate d’Albin de la Simone pour habiller les mots et les dessins de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi qui nous offrent une des plus belles séries animées que nous avons pu voir ces dernières années.
Les 6 épisodes de « La vie de château » sont disponibles sur France.tv
C’est gratuit et c’est pour des enfants à partir de 6 ans.
L’info de France Inter Hören Sie später zu
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