Elle raconte la vie trépidante de Sarah Bernhardt comme si elle évoquait le souvenir d’une vieille amie. Elle connaît tout d’elle, s’est passionnée pour le personnage qu’elle incarne, mais elle a lâché prise devant la caméra. Elle a aussi lâché prise à la fin de l’interview dans un grand éclat de rire : “Il lui manque un poumon, il lui manque une jambe, ayez pitié, allez la voir au cinéma !”
Sandrine Kiberlain achève une promotion marathon dans notre Bistro, “parce que Sarah Bernhardt le mérite”, on l’a vue partout. “Vous avez fait de l’ombre à François Bayrou cette semaine”, lui dis-je. “J’espère bien, c’était le but ! “, répond-elle. Ce n’est donc pas une légende, Kiberlain a le sens comique.
Au concours d’entrée du Conservatoire, elle choisit d’interpréter l’infante dans “Le Cid”, “je savais que l’émotion ça impressionne un jury”, mais elle suit son instinct et tente aussi la comédie avec une scène d’ “Annie Hall” de Woody Allen, “je ne savais pas que faire rire pouvait aussi impressionner”. Elle réussit le concours grâce à sa drôlerie, “comme quoi il fait croire à ce que l’on sent, c’est le conseil que je donnerais aux débutants”, confie-t-elle dans Bistroscopie.
Ses grands-parents, juifs polonais, arrivent en France 1933. “Du côté de mon père, ils sont restés de nature inquiète, avec la peur que “ça” leur retombe dessus. Mais du côté de ma mère, ils se disaient qu’ils y avaient échappé et que donc il fallait en profiter !” Malgré cette différence d’approche, “mes parents avaient la même fantaisie”, ils l’emmènent voir le Splendid avant tout le monde.
Au bout de trois tisanes miel citron, Sandrine Kiberlain nous dévoile son violon d’Ingres… je vous laisse le découvrir dans cet entretien !