Des signes révèlent qu’au royaume du burger, le steak commence à être trop cuit. Alors oui, en dix ans, les chaînes mastodontes que vous évoquez ont multiplié par 7 leur chiffre d’affaires et elles se partagent aujourd’hui un magot de 10 milliards d’euros. Mais, alors que le secteur de la restauration rapide poursuit son ascension, les volumes de vente de burgers ont, eux, diminué de 3,5% depuis 2019.
Pour Bernard Boutboul, du cabinet Gira : “Les prix se sont envolés, les Français, notamment les plus jeunes, montrent des signes de lassitude et s’intéressent de plus en plus à d’autres produits de street food, notamment asiatiques.”
Reste que le burger est le deuxième produit de restauration rapide après le sandwich…
Avec la pizza, ces trois-là mènent encore loin la danse devant leurs concurrents. Ce qui est étonnant avec le burger, c’est le destin incroyable dont il a bénéficié en France. Pourquoi, alors que nous sommes les apôtres en chef du bien manger, vouons-nous une telle passion pour ce plat symbole de la malbouffe ? Dans Ouest France, Eric Birlouez, sociologue de l’alimentation, nous dit que sa popularité tient au fait qu’il est composé d’aliments que les Français adorent : le pain, le fromage, la viande, les frites. ”
Notre estomac était donc culturellement préparé à accueillir le burger et c’est ainsi qu’il a trouvé le terrain favorable à son expansion.
Pour Victor Garnier Astorino, auteur de “Burgeraliste”, une bible de 400 pages qui vient de sortir, il y a en effet deux autres facteurs : nous sommes curieux de tout ce qui touche à la nourriture…Mais plus surprenant, le succès du burger, on le doit aussi….à José Bové. Retour au XXème siècle, au leader écolo de l’époque, à sa si jolie moustache de gaulois qui résiste à l’envahisseur. Le 12 août 1999, il saccage le McDonald’s de Millau. Sans doute vous souvenez-vous de l’onde médiatique majuscule de son geste. Vous savez peut-être moins que cette action d’éclat a eu un impact inattendu. L’année suivante, Mc Do a signé une forme de pax americana avec les agriculteurs français en devenant leur premier client. “Cette relation devenue pérenne a facilité le développement phénoménal du leader mondial du burger. La France est même son deuxième marché après les Etats-Unis”, souligne Victor Garnier.
La recette du jour :
Partons avec Victor sur la côte Ouest des Etats Unis pour se régaler de la version Animal Style du double cheeseburger de chez IN-N-OUT.
La veille préparez la sauce en mélangeant 3 c. à soupe de mayonnaise, 1 c. à soupe de ketchup, 10 g de cornichons vinaigrés non sucrés hachés finement, ½ c. à café de sucre blanc et ½ c. à café de vinaigre blanc. Réservez au frais.
Pour quatre burgers, faites revenir un oignon et déglacez deux fois avec deux cuillères à soupe d’eau froide deux fois. Toastez les buns, composez 8 steaks avec 460 grammes de bœuf haché, badigeonnez une face avec de la moutarde américaine et sur l’autre faites fondre une tranche de cheddar. Faites saisir. Pour finir, le burger, étendez la sauce sur le pain du bas, superposez quelques rondelles de cornichon, 2 fines rondelles de tomate, 2 feuilles de salade iceberg, le 1er steak avec le cheddar fondant, les oignons caramélisés, le 2e steak avec le cheddar tout aussi coulant. Refermez avec le pain du dessus.
Ce cheeseburger a tout pour nous faire bondir de plaisir.