Didier Raoult, Autopsie einer Katastrophe

Didier Raoult, Autopsie einer Katastrophe
Didier Raoult, Autopsie einer Katastrophe
-

Retirée, effacée de la littérature scientifique, avec une liste de griefs longue comme un confinement. Enfin ! Cette première étude sur l’hydroxychloroquine dont tous les scientifiques sachant lire une étude disaient déjà il y a près de 5 ans qu’elle ne valait pas un clou -méthodes douteuses, données manipulées, échantillon minuscule de 26 patients… en fait, elle n’aurait jamais dû être publiée.

Cette mystification a pourtant été le point de départ d’un scandale planétaire qui a coûté des vies -par milliers-, du temps, de l’argent -pour d’autres études. Et qui a fait de Didier Raoult une star.

Sans lui, sans le charisme rugueux et mégalomaniaque avec lequel il a hypnotisé des politiques, un président de la République, des animateurs télé qui venaient le consulter comme un oracle et surtout une partie des Français qui en ont fait au printemps 2020 l’une de leurs personnalités préférées, la supercherie n’aurait pas tenu deux semaines.

Je connais pas mal de scientifiques encore traumatisés par cette folie complotiste qui s’est emparé du pays de Descartes. Je rappelle que Raoult n’a pas seulement prétendu sauver des vies, il accusait les médecins qui refusaient son remède, d’envoyer leurs patients à la mort !

Avant d’affirmer que les vaccins rendaient malades et aggravaient l’épidémie. Voilà le principal legs de Raoult, devenu idole des antivax. Il aura été un terrible « semeur de doutes », comme l’a dit le patron des hôpitaux de Marseille François Crémieux.

Qui est responsable de cette dérive ?

D’abord ceux qui l’ont laissé faire et qui avaient les moyens de l’arrêter : les pouvoirs publics, le ministère de la Santé. Pendant deux ans, la communauté scientifique a tenté de se battre contre une désinformation dont le principal propagateur était à la tête d’un institut doté de 3 millions d’euros de subventions d’état. Insensé.

Mais n’oublions pas que les pro-Raoult ont été nombreux et puissants. Et pas forcément les moins éduqués. C’est l’aspect le plus troublant de l’étude que la Fondation Jean Jaurès avait réalisée à l’été 2020, auprès d’un millier de membres des groupes Facebook de soutien à Didier Raoult.

Le chercheur Antoine Bristielle y avait trouvé 42% de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Le phénomène Raoult n’était pas le prolongement des gilets jaunes. D’ailleurs, le professeur marseillais ne l’a pas crié sur les toits, mais il a su charmer nombre de grands patrons, d’intellectuels ou de vedettes du show-biz.

Il a aussi entraîné des politiques.

Emmanuel Macron a cru devoir le flatter, le traiter de « grand scientifique ». Les Marseillais l’ont célébré : nobélisable, selon Renaud Muselier.

Et les antisystèmes l’ont reconnu comme un des leurs. Jean-Luc Mélenchon trouvait que « Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt ». Même réflexe au RN, sur le mode : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. « C’est parce qu’il est critiqué que je l’ai acheté », dit Marine Le Pen après avoir placé dans sa crèche un santon à l’effigie de Raoult. Et avoir réclamé la prescription généralisée de chloroquine.

Jordan Bardella enfin, le prince de la métaphore (à ce micro) : « Raoult est à la médecine ce que nous sommes à la politique ! ».

Un vœu pour finir : puisse cette sinistre affaire Raoult, la plus grande offensive anti science en depuis l’affaire Lyssenko… puisse cette histoire nous avoir vacciné une bonne fois -oui vacciné… contre les charlatans.

-

PREV Wut der Landwirte: Radargeräte im Gers angesichts der vom Staat als unzureichend erachteten Maßnahmen zur Vorbeugung der Vogelgrippe
NEXT Das Leben dieses naturbegeisterten Architekten