Die große Geschichte menschlicher Migrationen – Teil 2

Die große Geschichte menschlicher Migrationen – Teil 2
Die große Geschichte menschlicher Migrationen – Teil 2
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Le débat sur les migrations en est saturé depuis de concepts anxiogènes comme “invasion”, “envahissement” ou encore “grand remplacement”, des termes forgés et amplifiés par les courants xénophobes. Pourtant, une lecture approfondie des faits montre une tout autre réalité : loin de constituer une menace existentielle, les migrations offrent une opportunité de renouvellement et de cohésion sociale, pour peu que l’on sache dépasser les préjugés et investir dans des politiques d’intégration ambitieuses.

“L’immigration n’est pas une intrusion massive, mais une infusion durable”, affirme ainsi François Héran, professeur au Collège de France et président de l’Institut Convergence Migration du CNRS. À l’occasion de l’exposition Migrations, une odyssée humaine, présentée au Musée de l’Homme jusqu’au 8 juin 2025, il revient sur les réalités historiques et actuelles des mouvements migratoires.

Les migrants ne représentent que 4% de la population mondiale

Les migrations internationales sont un phénomène ancien et structurel, lié à des dynamiques globales comme les guerres, les répressions politiques, les inégalités économiques et le changement climatique. Les migrants représentent seulement 4% de la population mondiale : une réalité bien éloignée des fantasmes de “raz de marée migratoire” : puisque plus de 95 % des habitants de la planète ne quittent jamais leur pays d’origine.

François Héran explique que cette moyenne est tirée vers le bas par les géants démographiques comme la Chine, l’Inde, les États-Unis ou le Brésil, qui “retiennent leur population” et d’où l’on émigre très peu. “Dans ces pays-là, si on veut améliorer son sort, on fait une migration interne, on va de l’intérieur vers les côtes, des campagnes vers les villes.”

Il conteste également l’idée reçue selon laquelle l’immigration consisterait à accueillir “toute la misère du monde”, comme l’avait affirmé Michel Rocard en 1989. “Les pays les plus pauvres, comme le Niger, immigrent très peu. Les pays qui migrent le plus à travers la planète se situent à mi-chemin de l’échelle du développement, avec une aspiration à migrer, et en même temps, un niveau suffisant de ressources pour pouvoir satisfaire ces aspirations.” Il cite par exemple le Mexique, les pays du Maghreb, des Balkans et du Caucase.

La France, terre historique d’immigration

Si les migrations progressent partout dans le monde depuis les années 2000, François Héran souligne que la France accueille proportionnellement moins de réfugiés que ses voisins européens. Il prend l’exemple des réfugiés syriens : 80% d’entre eux sont allés en Turquie, et parmi les 20% ayant réussi à déposer une demande d’asile en Europe, l’Allemagne en a reçu de la moitié, la France 5%.

Il rappelle par ailleurs que la France a toujours été façonnée par les migrations. “L’idée que l’afflux des étrangers menace notre identité est extrêmement puissante et souvent fondée sur l’ignorance de ce qui s’est passé. On pense qu’autrefois, les vagues d’immigration, c’était simple, c’étaient des civilisations proches de la nôtre, des catholiques, les Espagnols, les Belges, les Polonais… Mais les historiens ont montré qu’en réalité, l’intégration de ces vagues a été lente, compliquée.”

Aujourd’hui, observe-t-il, 31% des Français sont soit immigrés eux-mêmes, soit enfants ou petits-enfants d’immigrés. Mais seulement 5% ont quatre grands-parents immigrés. “Cela veut dire que dans l’intervalle, il y a des mariages et des unions mixtes. Les populations ne se séparent pas, elles se rapprochent. L’un de nos problèmes politiques, c’est d’exiger que l’intégration se fasse tout de suite, alors que cela nécessite du temps.”

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