Der Feind 2024 | Frankreich Inter

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Cher Ali, en septembre dernier, je vous avais promis d’alterner entre mes admirations et mes détestations mais bon, vous le savez, j’ai toujours rêvé de pouvoir mettre sur mon CV : profession admirante, et, donc, au milieu de beaucoup d’Ami-e-s du vendredi imaginaires ou pas, je n’ai finalement réussi qu’à écrire deux chroniques ennemies. Alors, pour entrer dans 2025 la tête haute, j’aimerais vous parler de 2024, qui a ressemblé aux mains tatouées de Robert Mitchum dans La nuit du Chasseur : amour d’un côté, haine de l’autre. 2024 est donc terminée et franchement, c’est pas une perte. A bien des égards, cette année a mérité qu’on lui éclate la gueule. Et il n’y a qu’à citer quelques acronymes ou noms propres, enfin non justement, pas propres du tout, pour que la honte et la colère nous colonisent : Netanyahu, Hamas, Poutine, Trump…Avec des morts qui se comptent par dizaine et centaines de milliers dans tous les camps. En Iran, le mouvement Femme, Vie, Liberté continue d’être violemment réprimé. Nos élections, elles, ont de plus en plus ressemblé à des brèves du Gorafi : on a voté pour un bord, c’est un autre qui a gagné. Je me croyais à gauche, on m’a expliqué que j’étais à l’extrême gauche. Je te déteste 2024 car tu as érigé la discorde en maître étalon, et qu’il n’a plus été possible d’avoir la moindre conversation politique avec des amis qui, en une phrase maladroite, devenaient nos ennemis idéologiques. La nuance était déjà moribonde depuis longtemps, mais 2024 a été sa fossoyeuse.

Ali : Est-ce que tout de même, dans tout ce bruit, toute cette fureur, 2024 a été un peu votre amie ?

Comment trouver du bon, du chaud, du tendre au milieu des chaos ? Histoire, coûte que coûte, de se réconcilier avec l’humanité, allons-y : toute ma considération va à 2024 grâce …au sport. Soudain, ce truc que je ne pratique pas, a, pendant quelques jours, créé une parenthèse enchantée. Vous vous souvenez comme on râlait ? Les JO à Paris, ça ne va pas marcher, ça va être le bordel, il y a du caca de rats dans la Seine gnagnagna. Et on s’est tous retrouvés scotchés devant notre télé ou à essayer désespérément d’obtenir des places pour voir des sportifs du monde entier arracher le podium en canoë slalom ou en BMX Freestyle. Grâce à des hommes et des femmes qui se battaient pour des médailles en faisant couler la sueur mais pas une goutte de sang, les plus cyniques ont fermé leur bouche et un chanteur à poil peint en bleu est devenu une star en Chine. Et puis les Jeux Paralympiques ont été un énorme succès d’audience. Et puis, le 21 février, Missak Manouchian est entré au Panthéon. Et puis, Abou Sangare aura, peut-être, ses papiers grâce à la force d’un film, L’histoire de Souleymane. Et puis il y avait les visages de Jodie Foster et de Meryl Streep, la voix de Billie Eilish, le courage de Gisèle Pelicot et de Ioulia Navalnaïa. Et puis il y avait des gens qui lisaient Toni Morisson ou Milan Kundera. Et puis il y a eu des gens qui s’embrassaient, des gens qui s’engageaient, des gens qui s’embrasaient devant les injustices, des gens qui ne baissaient pas les bras. Que nous prépare 2025 d’horrible ou de consolateur ? Comme disait Pierre Dac, « les prévisions sont difficiles, surtout quand elles concernent l’avenir ».

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